Ce petit billet d’humeur m’a été inspiré par une situation sans doute courante. Mais ce jour-là, elle a fait naître en moi comme un malaise : qu’avons-nous fait des tombes de nos ancêtres ?
De la brocante au cimetière
De passage ce samedi dans le petit village de Saint-Masmes, à quelques kilomètres de Reims, Je me suis arrêté sur la brocante. Puis, passant près de l’église du XIIe siècle (classée Monument historique), j’ai voulu y entrer. Pas de chance : fermée ! Victime de déprédations et d’actes irresponsables de vandalisme dans les décennies passées, Dieu n’est plus librement accessible dans sa propre maison.
Déçu, je m’en retournais quand j’ai remarqué une petite pancarte sur une tombe défraîchie. Elle disait en substance que cette sépulture était considérée comme abandonnée et allait être relevée, c’est-à-dire disparaître ! Je la prends en photo et décide de faire le tour du cimetière. Et je m’aperçois que plusieurs tombes sont dans la même situation. Je les photographie également, en me disant que je pourrais peut-être faire revivre ces personnes et conserver ainsi leur mémoire, l’espace d’un instant.
Rendre visite à nos chers disparus
En tant que généalogistes familiaux, nous nous attachons à perpétuer la mémoire des générations passées. A travers la recherche de nos ancêtres, des tranches de leur vie, de leur biographie, nous avons à cœur de restituer ce que les archives nous disent de nos aïeux.
Pourtant, nous allons très peu leur rendre visite sur leurs tombes. Où sont passés les Lares, ces divinités romaines protectrices du foyer qui représentaient les ancêtres bienveillants de la maisonnée ?
Et une question m’est alors venue à l’esprit. Je sais où se trouve la tombe de mes grands-parents paternels. J’y vais de temps en temps lorsque je passe à Buc[1]. Mais si je voulais aller sur la tombe de mes arrière-grands-parents ? Je me rends compte que j’ignore totalement où se trouve leur sépulture. Je sais où ils sont enterrés, bien sûr, mais leur tombe existe-t-elle toujours ? Un frisson me parcourt. Qu’avons-nous fait de nos ancêtres ?
Le temps, l’éloignement, une vie trépidante et mouvementée nous ont parfois éloigné de nos racines. Nous avons perdu l’habitude de prendre soin de leur dernière demeure. Je profite de ce billet pour rendre hommage au travail de personnes comme mon collègue David DESCOURTIEUX de Bonne Pioche Généalogie, généalogiste familial et restaurateur de sépultures, qui se charge à notre place de ce travail d’entretien et de soin.
Et dans ma réflexion, je me fais la promesse, lors de mon prochain passage à Buc, de rechercher ces tombes ancestrales, si elles existent encore.
Notes
[1] Buc est un petit village du Territoire-de-Belfort.
Bonjour Charles Emmanuel,
En effet j avais bien vu dans le petit cimetière de ma commune du 49, que des tombes étaient abandonnees.
Que j avais meme imaginé en 2010 créer un service aux personnes eloignees pour fleurir la tombe de leurs proches, en récuperant les fleurs jetées, cela me fend le cœur, car elles sont encore vivantes (de la Toussaint pour ne citer que ce gâchis monumental) puis les bouturer et ainsi faire perdurer cette joie pour ces malheureux sans fleurs.
Cependant c est assez drôle qu à l époque je n’ai pas eu fait le lien avec mes ancêtres.
Où sont-ils enterrés ? Probablement m’apporteras tu peut être la reponse
En rédigeant mon arbre Généalogique ? En tous les cas ce serait intéressant de proposer cette option pour tes clients. Au plaisir. Sonia
Merci Sonia de ton commentaire. Tu me donnes une idée… Affaire à suivre!
Merci pour le clin d’oeil Charles Emmanuel!
J’ai créé mon service d’entretien de sépultures, à force de visiter des cimetières en piteux état, lors de mes recherches généalogiques!