Avril
Que s’est-il passé d’heureux, de joyeux, de festif en janvier dans notre histoire, dans un village ou une ville française, ou même ailleurs en Europe et dans le monde ?
Découvrez ici les personnages et événements que j’ai choisi de vous présenter.
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16 avril 1922 : naissance de Boby Lapointe
Étoile filante de la chanson française, Robert Jean François Joseph Pascal LAPOINTE voit le jour à Pézenas, dans l’Hérault, le 16 avril 1922. Son père, François Ernest est commerçant de fourrages. Il a trente-et-un ans et sa mère, Élodie Henriette Germaine NIMOD, en a vingt-cinq.
Après avoir obtenu le baccalauréat, ce grand amoureux des mathématiques et féru d’aviation passe le concours de deux prestigieuses écoles d’ingénieurs : Centrale et Supaéro. Mais la guerre vient perturber ce brillant avenir.
Envoyé en Autriche au titre du STO[1] en 1943, il s’évade et rentre en France où il multiplie les petits boulots pour échapper aux autorités allemandes et à la milice.
Robert, qui n’est pas encore Boby Lapointe, n’a pas seulement une forte inclination pour les mathématiques. Il aime aussi passionnément la langue française et ses sonorités. Il commence alors à écrire des chansons dont les textes sont truffés de jeux de mots, de contrepèteries[2] et d’allitérations[3].
Une courte carrière artistique
La carrière musicale de Boby Lapointe commence en 1954. Sa chanson Aragon et Castille apparaît dans le fil de Gilles GRANGIER Poisson d’avril, avec Bourvil. Ni le film ni la chanson ne connaîtront alors le succès.
Mais Boby Lapointe fait maintenant partie de ce milieu d’artistes parisiens en vogue. Il rencontre dans les cabarets où il se produit des gens comme Raymond DEVOS ou Georges BRASSENS. Ses chansons faussement naïves, aux textes truculents, plaisent au public du début des années 1960. Il est engagé dans un cabaret parisien à la mode, Les Trois Baudets.
Cependant, son succès sera de courte durée. La période des yéyé envahit les radios et les disquaires. Le style particulier de Boby Lapointe séduit moins.
Le chanteur reprend alors une carrière de seconds rôles au cinéma. On le voit notamment en 1970 et 1971 dans deux films de Claude SAUTET : Les choses de la vie et Max et les ferrailleurs, aux côtés de Romy SCHNEIDER et de Michel PICCOLI.
Parallèlement, il invente un système de numération informatique fondé sur une représentation graphique et sonore du système hexadécimal[4].
Postérité
A la fin de sa vie, Boby Lapointe se produit encore dans quelques concerts, notamment à Bobino en première partie de son ami Pierre PERRET. Il apparaît également dans des émissions de télévision.
Atteint d’un cancer du pancréas, il s’éteint dans sa ville natale, Pézenas, le 30 juin 1972. C’est au cimetière de cette commune qui lui était chère qu’il repose.
On lui doit une cinquantaine de chansons aussi diverses que Aragon et Castille, Ta Katie t’a quitté, Bobo Léon, La maman des poissons, ou encore From two to two, pour n’en citer que quelques-unes. Son œuvre est certes assez peu connue du grand public. Mais chacune de ces chansons est comme un bonbon sur la langue de notre langue française. A découvrir pour s’étonner et sourire.
Notes
[1] Service du Travail Obligatoire : instauré en février 1943 par les autorités allemandes, le STO est organisé afin d’envoyer dans les usines et les fermes allemandes des travailleurs français, qui participent ainsi contre leur gré à l’effort de guerre du Reich.
[2] Une contrepèterie est un jeu sur les sons d’un groupe de mots. En inversant certaines syllabes savamment choisies, on obtient quelque chose de burlesque et souvent grivois. On doit, semble-t-il, la première contrepèterie à François RABELAIS, en 1532, dans son roman Pantagruel.
[3] Figure de style qui consiste à répéter une consonne ou un groupe de consonnes dans une suite de mots.
[4] Le système hexadécimal est un système de numération à 16 caractères : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, A, B, C, D, E et F.